JO : Jeux Olympiques ou Juteux Octrois ? (1/2)

Si vous n'avez pas passé les deux premières semaines du mois d'août au fin fond (ou sur les fins sommets) des Pyrénées ou scotché à votre écran 23 heures sur 24 (il faut bien aller aux toilettes et se laver de temps à autre, à ce qu'il paraît) en train de jour à World of Warcraft, vous n'y avez probablement, malgré tous vos éventuels efforts, pas echappé.

A la Une des journaux, qu'ils soient locaux ou économiques, quotidiens ou hebdomadaires, omniprésents dans les émissions télévisées et radiophoniques ainsi que sur nombre de sites internet, les JO de Londres 2012, les 30ièmes Jeux Olympiques modernes, ont presque totalement éclipsé le reste de l'actualité nationale et internationale.

Pourquoi une telle emprise de cette manifestation, pendant quinze jours, sur la sphère médiatique, et par extension sur des sociétés entières ?

Parce que les enjeux économiques, financiers et politiques sont astronomiques.
Parce que la classe politique est en vacances.
Parce que nombreux sont ceux dont le sport favori est le visionnage des exploits d'autrui.
Parce que les JO, ce sont les JO.


[Et voilà une bonne chose de faite, un autre article achevé. Je peux aller voir le dernier épisode de la dernière série trop à la mode !]

[J'avais oublié que je n'ai jamais regardé de série ; tant pis, c'est reparti alors.]


L'aspect commercial, économique, des Jeux Olympiques saute aux yeux avant même que la compétition ne commence, des années avant la cérémonie d'ouverture. Il ne suffit pas qu'un pays, une ville, désire accueillir les jeux pour que ce souhait devienne réalité ; il faut aussi, et surtout, que cette ville-hôte soit choisie par le CIO, le Comité International Olympique.
Cette désignation se fait par vote de membres représentant les pays membres de cette organisation, et est décidé par du lobbying, terme politiquement correct pour désigner de douteuses tractations en coulisse. Force est de constater que les français se révèlent assez peu doués à ce petit jeu, comme en attestent les deux échecs "en finale" de Paris, face à Pékin pour les Jeux de 2008, et face à la capitale anglaise pour la plus récente édition.

Une fois la ville organisatrice choisie commence la construction d'infrastructures manquantes (ou la rénovation de sites désuets), stades, piscine, ainsi que le fameux village olympique, parfois reconvertis a posteriori en logements sociaux. Ces investissements coûtent cher, par conséquent les JO doivent permettre aux organisateurs d'équilibrer leur budget.
Pour cela, outre les droits de retransmissions télévisuelle et radiophonique et de juteux contrats publicitaires  avec des entreprises partenaires de l'événement, beaucoup est misé sur la consommation des millions de personnes attendus sur les lieux pour assister aux innombrables épreuves : nuitées, alimentations, produits dérivés en tout genre (et vraiment en tout genre). Les revenus générés par le tourisme qui se développe dans la région, notamment les visites des attractions locales ne sont pas négligeables, tout comme l'impact positif sur les commerces locaux (même s'ils ont souvent eu à supporter des mois de travaux devant le pas de leur porte. Dans le cas des JO de Londres, l'afflux de touristes avaient tellement inquiétés nombre de locaux que certains commerçants ont vu leur chiffre d'affaires chuté par rapport aux années précédentes.).
En outre, une organisation de JO réussie peut porter des dividendes à plus ou moins long terme : une ville dont la réputation se voit rehaussée attirera probablement davantage de touristes les années suivantes.

Pour conclure sur l'aspect financier, les athlètes eux-mêmes essaient de profiter (parfois sciemment, parfois moins sciemment), surtout dans des disciplines méconnues, de la renommée des Jeux pour se faire repérer par d'éventuels sponsors ou augmenter leur gain.

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